Appel à communications
Colloque « Figures et motifs dans les séries télévisées : images et sons en question »
Jeudi 8 et vendredi 9 octobre 2026
Université Montpellier Paul Valéry – Site Saint-Charles - Auditorium
Les séries télévisées sont maintenant des objets audiovisuels reconnus comme dignes d’attention et de réflexion, qu’il s’agisse d’une esthétique de la réception, avec les analyses remarquées de Jason Mittell sur le drillable text (2015), ou bien d’esthétiques narratives (Favard 2019 ; Benassi 2020 ; Cornillon 2022), voire des esthétiques visuelles lorsqu’il s’agit d’analyser ce que serait un « style » de série (Butler 2010 ; Jullier et Laborde, 2024). Ce colloque s’attardera plus particulièrement sur les images et les sons de séries télévisées, principalement etatsuniennes, en prenant la suite de nombreux travaux récents, tant dans la recherche anglophone que francophone, tels que les ouvrages collectifs dirigés par Jason Jacobs et Steven Peacock (2013) et par Fabien Boully (2020). Nous nous inscrirons plus précisément dans le sillage des réflexions d’ambition méthodologique portées, par exemple, par les numéros de la revue TV/Series sur les interférences entre séries et disciplines scientifiques (Cornillon, Michlin, Sorlin 2022) et sur les propositions éthiques des formes sérielles (Cornillon, Hatchuel, Roche 2024), mais aussi par les numéros de la revue Écrans dédiés à l’analyse des séries (Esquenazi 2016) et à la mémoire sérielle (Boully, Starfield 2021).
Tout en s’inscrivant dans le champ de l’esthétique et en ayant recours à la pratique de l’analyse formaliste, ce colloque se propose de problématiser directement les séries à travers leurs images et leurs sons, leurs figures et motifs, parfois trop souvent laissées dans l’ombre des entreprises théoriques et analytiques. À la suite de certains travaux précurseurs, comme ceux de Sarah Cardwell (2005), de François Jost (2016) et d’Ariane Hudelet (2019, 2020), nous nous poserons une double question : quelles exigences nouvelles posent les séries télévisées à l’analyse formelle ? Et quelles puissances insoupçonnées révélerait une telle analyse ? Si l’histoire des séries télévisées est presque exclusivement envisagée à partir des stratégies éditoriales des chaînes (Thompson 1997 ; Edgerton 2007 ; Lotz 2007 ; Dunleavy 2018 ; Campion 2018, 2022), voire selon des formes narratives (Cornillon 2022), tout reste à faire concernant les formes figuratives.
Ces questionnements, d’abord construits à partir d’une certaine théorie du cinéma (Brenez 1998 ; San Martin 2010), mais qu’il faudra décliner dans un contexte sériel, ambitionnent de réexaminer des corpus déjà considérés comme « classiques », de révéler des œuvres passées sous les radars des discours académiques, mais aussi de participer à l’approfondissement de la recherche concernant la description, l’analyse et l’interprétation des séries télévisées. Par exemple, Nicole Brenez insiste beaucoup sur le rôle des interprètes dans le travail figuratif d’un film. L’attention à l’œuvre que revendique l’analyse figurative gagnerait alors à s’attarder sur le travail actoral propre aux séries télévisées (Logan 2015 ; Donaldson, Walters 2019 ; Cantrell, Hogg 2019 ; Cabeza-Macuso 2024, 2025). Peut-on repartir d’une politique des acteurs (Moullet 1993 ; Hunter 2016) ou faut-il dépersonnaliser l’invention gestuelle ?
L’attention aux figures élaborées par les séries télévisées ouvre aussi le champ à des investigations en termes de temporalités, selon ce que Jean-Pierre Esquenazi et Vladimir Lifschutz (2018), dans des travaux complémentaires, ont pu nommer « une image du temps ». En d’autres termes, comment le temps s’incarne-t-il audio-visuellement ? Qu’est-ce que serait une image du temps proprement télévisée dès lors qu’elle entrecroise deux formes de montage : celui des récits et celui, formel, des images et des sons (Esquenazi 2016) ? De plus, beaucoup de séries télévisées évoquent implicitement ou « remontent » (au sens de montage) explicitement des images diégétiques passées, dans l’objectif de penser figurativement l’intervalle entre les épisodes et les saisons (Favard 2023). Dans ce cas, le temps ne devient-il pas mémoire (indissociablement narrative et figurative) ? Les questionnements traversant l’histoire de l’art et la théorie du cinéma autour d’une « pensée figurative » se trouvent relancés par les images de séries télévisées qui ne cessent de nous « poser problème ».
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Modalités de soumission
Le colloque aura lieu les 08 et 09 octobre 2026 à l’université de Montpellier Paul-Valéry, sur le site
Saint-Charles. Les propositions de communication (25 minutes) d’un maximum de 350 mots,
accompagnées d’une courte notice bio-bibliographique, sont à envoyer avant le 12 janvier 2026, aux
adresses suivantes : pablo.cabeza-macuso@univ-montp3.fr ; julien.achemchame@univ-montp3.fr
Comité d’organisation
Julien Achemchame (Université de Montpellier Paul-Valéry), Pablo Cabeza-Macuso (Université de Mont-
pellier Paul-Valéry).



