Soutenance de thèse

Le Lundi, 21. octobre 2019 -
13:30 - 18:30
Salle des Actes à l’Université Paul-Valéry Montpellier 3 - Site Saint Charles

Madame Paula CADENAS RODRIGUEZ

Soutiendra lundi 21 octobre 2019 à 13 h 30

Salle des Actes à l’Université Paul-Valéry Montpellier 3 - Site Saint Charles 1 -

une thèse de DOCTORAT

Discipline : Études romanes spécialité Études hispaniques et hispano-américaines

Titre de la thèse : L’indépendance du Venezuela : résurgences d’un imaginaire national du XIXème siècle au XXIème siècle

Composition du jury :

  • M. Karim BENMILOUD, Professeur, Université Paul-Valéry Montpellier 3, directeur de thèse
  • M. Raphaël ESTEVE, Professeur, Université Bordeaux Montaigne
  • Mme Nathalie FURSTENBERGER, Professeure, Université Paul-Valéry Montpellier 3
  • M. Gustavo GUERRERO, Professeur, Université de Cergy-Pontoise, codirecteur de thèse
  • Mme Florence OLIVIER, Professeure, Université Sorbonne Nouvelle - Paris 3

Résumé de thèse

L’objet de cette thèse est d’analyser la manière dont, au Venezuela du 19ème siècle, à partir de l’Indépendance, s’est constituée, sur le mode d’une construction narrative, l’idée de nation. Y sont examinés différents aspects de l’édification d’un récit national. Notre approche prend le discours politique comme point de départ,  pour ensuite  s’appuyer sur les interprétations fournies par l’historiographie,  recourant également aux études littéraires et ce, dans le but d’ouvrir de nouvelles perspectives de lecture. Face à l’utilisation politique de l’histoire et à la position dominante d’une version unique du passé, d’autres interprétations se sont fait jour. En nous attachant au caractère narratif de l’histoire, nous en arrivons à cerner  un ensemble de signes et de symboles qui ont construit cette représentation synthétique de l’Indépendance, utile et efficace, que nous appelons le Récit National. Qu’en est-il donc de ce récit ? Comment a-t-il été construit ? Qu’est-ce qui, dans cette construction, a été  sacrifié ? Pour répondre à de telles questions, nous nous sommes efforcée de croiser plusieurs disciplines. Nous nous sommes également intéressée aux lectures de l’histoire de l’Indépendance que les  célébrations officielles de son centenaire et de son bicentenaire ont privilégiées. Nous avons ainsi croisé entre eux différents éléments : la construction narrative de l’histoire,  l’imaginaire héroïque, les différents récits qui, durant tout ce temps, ont façonné la nation. Nous nous nous sommes penchée d’une part sur l’importante production textuelle d’époque relative à l’Indépendance et, d’autre part, sur la construction littéraire de son personnage central : Simón Bolívar, le Libertador, le Père de la Patrie.
La thèse est structurée en deux parties. Chacune de ces deux parties comporte trois chapitres. Dans la première partie nous traitons de la configuration du territoire vénézuélien et de ses habitants et relatons le processus qui se déroule entre la fin du XVIIIème siècle et les débuts du XIXème. Nous en décrivons le paysage, les personnages, les mentalités ainsi que les représentations, picturales et autres, apparus dans cette période qui, en 1811, voit naître la Première République. Dans la seconde partie, nous nous attachons au processus de construction du récit de la Guerre d’Indépendance et à celle de son personnage central. Nous tentons de comprendre comment le récit de plusieurs a pu devenir celui d’un seul, celui de Bolívar, le héros de la patrie. La première partie traite ainsi de la construction d’un sujet pluriel – « Eux », tandis que la seconde se focalise sur celle d’un sujet singulier - « Lui ». Et  nous essayons de comprendre comment le discours du  Libertador a pu vouer le pays à diverses formes d’autoritarisme.
A côté d’une Histoire qui se voudrait unique, d’autres histoires émergent. Notre travail prend en compte deux catégories discursives entre lesquelles nous tentons d’établir un dialogue : d’une part le Récit National qui propose une seule lecture du passé de la nation et, d’autre part, les ré-interprétations critiques de ce même passé, que nous appelons les Nouvelles Études. Bien que le développement de ces dernières soit récent, puisqu’elles n’ont pas plus de quatre décennies d’ancienneté, nous considérons que les points de vue et les conclusions apportés par ce riche corpus bibliographique fournissent d’utiles clefs de lecture qui vont bien au-delà des frontières nationales.

Dernière mise à jour : 11/10/2019