Mme Violaine FRANÇOIS
Soutiendra vendredi 7 juillet 2023 à 14 h
Salle des Actes n° 011 à l’Université Paul-Valéry Montpellier 3, Site Saint-Charles 1
une thèse de DOCTORAT
Discipline : Littératures françaises, comparées spécialité Littérature française
Titre de la thèse : Paroles d'écrivains au XIXe siècle : des pratiques de circonstance à la performance
Composition du jury :
- M. Pascal DURAND, Professeur ordinaire, Université de Liège (Belgique)
- M. Vincent LAISNEY, Maître de conférences habilité, Université Paris Nanterre
- Mme Martine LAVAUD, Professeure, Université d’Artois
- Mme Corinne SAMINADAYAR-PERRIN, Professeure, Université Paul-Valéry Montpellier 3, directrice de thèse
- Mme Marie-Ève THÉRENTY, Professeure, Université Paul-Valéry Montpellier 3
- M. Alain VAILLANT, Professeur, Université Paris Nanterre
Résumé de thèse
Le XIXe siècle est souvent qualifié de « siècle de l’écrit » en raison des évolutions des techniques industrielles d’impression, de la diffusion du livre et de la presse. Cette diffusion de l’imprimé ne doit pas occulter pour autant tout un pan des pratiques littéraires de l'époque : celui de l’oral. Loin d’être des phénomènes marginaux et anecdotiques, les lectures à voix haute, récitations, improvisations, discours et conférences sont autant de pratiques littéraires qui rythment le quotidien de l’homme de lettres au XIXe siècle. Par conséquent, bien avant les publications des préfaces événements et des œuvres novatrices, les révolutions littéraires ont pu éclater dans l'atmosphère feutrée des salons ou dans le brouhaha des brasseries parisiennes.
Cette étude propose une histoire des représentations des diverses pratiques d’oralisation des textes par leurs écrivains de 1807 à 1914, c’est-à-dire depuis la publication de Corinne ou l’Italie de Germaine de Staël aux Archives de la parole de Ferdinand Brunot. Les pratiques analysées sont aussi bien des lectures publiques ou semi-publiques, des déclamations et des récitations, que des conférences, des discours, des improvisations ou des monologues proférés sur les scènes des cabarets artistiques. Encore peu étudiées dans les études littéraires, ces pratiques, que nous rassemblons sous le nom englobant de « paroles d’écrivains », contribuent à redéfinir les lignes de l’histoire littéraire, qui s’intéresse essentiellement au texte en lien avec son support écrit. S’inscrivant dans une nouvelle approche des études littéraires qui souhaite valoriser les lieux de sociabilité et les formes médiatiques afin de percevoir leur impact sur la création littéraire, ce projet fait émerger la vitalité d’une littérature-performance qui permet d’analyser à nouveaux frais les poétiques du XIXe siècle.
La pratique performée de la littérature peut être vue comme une conséquence de l’entrée dans l’ère médiatique et contribue à l’élaboration d’un système auctorial, à la fois esthétique et médiatique. Par l’étude, à bien des égards archéologique, de ces paroles proférées, il est possible de saisir les enjeux liés aux imaginaires de cette mise en scène du texte et de l’écrivain.